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Description :
Paravent faucons
Paravent à six feuilles, Kayo Zu, Faucons sur un perchoir, école de Soga, époque Edo, XVIIIᵉ siècle
Ce paravent à six feuilles, de type oshi-e hari (peintures montées sur écrans), est réalisé avec des pigments appliqués sur papier. Il est assemblé à l’aide de bandes de papier et de soie, ainsi que de baguettes laquées noires, ornées de ferrures de protection en laiton gravé.
Le terme technique kayō zu, signifiant « faucon sur un perchoir », décrit des faucons immobiles. Ces oiseaux sont attachés au perchoir par un cordon. Le mot kayō est composé des caractères ka (perchoir) et yō (faucon).
Chaque feuille du paravent représente un faucon, image saisissante d’un oiseau de proie, posé sur un perchoir intérieur dont le voile de soie laisse entrevoir les plumages en transparence. Les perchoirs extérieurs, quant à eux, sont protégés par de la paille, soulignant l’importance accordée à ces oiseaux. Chaque rapace, représenté dans une position différente, est attaché à un cordon finement dessiné, témoignant d’un souci du détail remarquable et conférant à l’ensemble un réalisme saisissant.
Ce paravent s’inscrit dans une tradition artistique nourrie par la passion de la noblesse pour la fauconnerie, particulièrement prisée aux XVIIᵉ et XVIIIᵉ siècles, dont les origines remontent au Moyen Âge. De nombreux artistes, tels que Hashimoto Senkei, élève de Kanō Tan’yū, se sont illustrés dans ce genre en travaillant pour le clan Obama de Wakasa, dans la province d’Echizen, aujourd’hui Fukui. Issu d’une lignée d’artistes spécialisés, Senkei perpétue un art transmis par son père, Hashimoto Chōbei, alors connu sous le nom de « Faucon de Tsuruga ».
Le daimyō de Tsuruga (province d’Echizen) employait un groupe de peintres spécialisés dans la représentation des faucons. Ces artistes étaient fortement influencés par Soga Chokuan et Soga Nichokuan, peintres du XVIIᵉ siècle dont l’approche consistait à insuffler aux faucons un caractère vibrant et une vivacité obtenus grâce à une observation studieuse de la nature.
Grâce à une représentation minutieuse des détails du plumage, du bec et du regard vif des oiseaux, chaque panneau offre une variation subtile dans la posture des faucons, la couleur du plumage ou encore la manière dont le cordon est noué. Ces oiseaux de proie, en tant que chasseurs alertes et prêts à se déplacer avec une grande rapidité, sont dépeints avec une vivacité qui leur confère une présence dynamique.
Cette diversité perceptible d’un panneau à l’autre enrichit la composition globale, invitant le spectateur à contempler la rigueur et la liberté de l’artiste dans l’étude de la nature. Durant la période Edo, ces écrans étaient principalement utilisés par la noblesse et conservés dans les châteaux, ce qui explique que certains d’entre eux sont encore aujourd’hui en excellent état.
Des paravents à décor de faucons sont exposés, entre autres, au Musée Guimet à Paris, au Museum für Ostasiatische Kunst à Berlin et à l’Université de Tsukuba au Japon.
Six-Panel Folding Screen, Kayo Zu, Falcons on a Perch, Soga School, Edo Period, 18th Century
This six-panel folding screen, of the oshi-e hari type (paintings mounted on screens), is painted with pigments on paper. It is assembled using strips of paper and silk, along with black lacquered slats adorned with protective brass fittings.
The technical term kayō zu, meaning “falcon on a perch,” depicts immobile falcons. These birds are tied to the perch with a cord. The word kayō is composed of the characters ka (perch) and yō (falcon).
Each panel features a falcon, a striking image of a bird of prey, perched on an interior perch whose silk veil allows the plumage to appear in transparency (the exterior perches have straw protections). The existence of interior perches highlights the importance accorded to these birds.
Each bird of prey is depicted in a different position, attached to a finely drawn cordon, demonstrating remarkable attention to detail and imparting a strong sense of realism to the entire piece.
This folding screen is part of an artistic tradition fueled by the nobility’s passion for falconry, particularly popular during the 17th and 18th centuries, though its origins date back to the Middle Ages. Many artists, such as Hashimoto Senkei, a pupil of Kanō Tan’yū, distinguished themselves in this genre by working for the Obama clan of Wakasa in the Echizen province, now known as Fukui. Coming from a lineage of specialized artists, Senkei perpetuated an art form passed down from his father, Hashimoto Chōbei, who was known as the “Falcon of Tsuruga.”
The daimyō of Tsuruga (Echizen province) employed a group of painters specialized in depicting falcons. These artists were heavily influenced by Soga Chokuan and Soga Nichokuan, 17th-century artists whose approach involved infusing falcons with vibrant character and liveliness through meticulous observation.
Through meticulous representation of the details of the plumage, beak, and the lively gaze of the birds, each panel offers subtle variations in the falcons’ posture, plumage color, and the manner in which the cordon is tied. These birds of prey, as hunters, are depicted as alert and ready to move with great speed.
This perceptible diversity from one panel to another enriches the overall composition, inviting the viewer to contemplate the artist’s rigor and freedom in the study of nature.
During the Edo period, these screens were primarily used by the nobility and kept in castles, which explains why some of them remain in excellent condition to this day.
Folding screens with falcon motifs can be found, among others, at the Musée Guimet in Paris, the Museum für Ostasiatische Kunst in Berlin, and Tsukuba University in Japan.